
Orchestré par Benoît Delmas et Gilles Girousse, Loasis Rallye est une épreuve qui a plongé les concurrents dans un véritable retour aux sources, du 4 au 9 juin dernier. Un mélange de plusieurs générations de véhicules étalées dans différentes catégories, sur deux épreuves en parallèle : Le Morocco Sand Express et Loasis Rallye.



C’est donc sur les traces du Paris-Dakar que la caravane s’est élancée sur les pistes marocaines, dans un premier temps, pour un petit prologue, puis cinq étapes. Parmi les engagés dans la catégorie »Loasis L’original, avant 1989 », il avait l’équipage Christine et Éric Vallée sur un Toyota LJ 73 # 106. Un couple fort sympathique qui a déjà pas mal d’expérience en Rallye-Raid.


Sur Loasis Rallye, on retrouve toutes les anciennes légendes qui ont marqué l’histoire des plus grands Rallyes-Raids : Range Rover, Land Rover, Nissan, Toyota, Citroën ZX, Peugeot P4, Mitsubishi Pajero, Mercedes, Lada Niva, Audi, Jeep, Datsun, Suzuki Santana, Ipso, Renault, Bowler, Yamaha, Suzuki… Côté Morocco Sand Express dans la catégorie Rallye-Raid, la bagarre allait se jouer entre Can-Am, Polaris, BMC, Bowler, Toyota et Touareg.



La présence Marc Joineau, ancien motard du Paris-Alger Dakar donnait un peu plus de piment à cette épreuve d’Antan. Après les incontournables vérifications administratives et techniques à Ouled Driss, chez le Pacha, tout le monde se préparait à s’élancer sur un petit prologue de 15 km, histoire de se mettre en jambes avant le plat principal ! Sur ce genre d’épreuve, outre les rencontres avec d’autres passionnés de belles mécaniques, c’est la solidarité et la camaraderie qui caractérise les concurrents de cette épreuve. Lors des premiers Paris-Dakar, Thierry Sabine tenait beaucoup à ce que cet élan de générosité fonctionne entre eux. Donc, force est de constater que l’âme de Thierry continue à faire son chemin.


Fini la rigolade, les voilà dans l’arène des gladiateurs pour affronter la dure réalité de la piste de latérite rouge, entre les montagnes et la brousse poussiéreuse. Étape 1. 200 km. M’hamid / M’hamid. Au menu, pistes ensablées, oued et fesh/fesh. Pour Eric et Christine Vallée Toy # 106, le véhicule absorbe sans grandes difficultés tous les obstacles indiqués sur le Road-Book. Comme une vraie pro de la navigation, Christine, annonce le moindre danger. Sa maîtrise de la lecture du Road-Book force le respect auprès des plus aguerris de la discipline. Elle sait que l’inconvénient au Maroc, c’est que les pistes sont étroites et très glissantes, où il n’est guère aisé de doubler sans prendre de risques. De plus, elle n’a pas très envie de faire de la mécanique toute la nuit. L’équipage termine sans encombre à la 16ᵉ place au classement général. Si le # 106 s’en est bien sorti, Il est certain que le passage dans le fesh/fesh a laissé des traces.



Étape 2. 220 km. M’hamid / M’hamid se déroule sur des pistes différentes de celles de la veille. Pour l’équipage # 106, la première partie se déroule parfaitement bien. Si le parcours n’annonçait aucune grande difficulté, la succession de changement de cap allait faire tourner en bourrique plusieurs équipages. Christine se bat contre son GPS qui, par moment, fait des siennes à chaque saut. Mais en pleine bagarre contre les autres adversaires, l’échappement du Toyota décide de rendre l’âme et refuse d’aller plus loin ! Le véhicule à l’arrêt, Eric, se jette sous la voiture pour effectuer une réparation de fortune, tout en admirant la nature qui l’entoure.




À l’arrivée, Christine se rapproche de Delphine Delfino pour une petite mise à jour de son GPS. Oubliant la poussière de l’étape, la fatigue de la journée, vient le temps de l’indispensable révision du véhicule, où chacun vint oublier les petits problèmes du jour, tout en regardant la lune qui entame sa courbe descendante derrière un sable rougi par la chaleur de la journée.



Étape 3. 230 km. Boucle M’hamid / Tazarine. Les petits problèmes de la veille sont vite oubliés. La caravane quitte Ouled Driss pour partir à la conquête de la région de Tazarine. Le parcours est jonché de dunettes et d’oueds ensablés. C’est sur cette étape que les fines lames avaient la possibilité de se distinguer. Parfois très technique, parfois très rapide, la spéciale risquait de faire des dégâts insoupçonnables. Plusieurs équipages tombent dans le piège de la faciliter. Pirouettes, cacahouètes…



Dans l’habitacle du Toyota, le duo fonctionne parfaitement. Christine profite pleinement des fonctionnalités de son GPS, ce qui permet de rassurer son pilote. La famille Vallée termine à la 9e place et se positionne en 11e position du classement général. Une belle performance saluée par Benoit Delmas. La nuit tombe au bivouac, qui, cette fois, est installé au milieu de nulle part. Ça usine de partout. Les étincelles des postes à souder éclairent le ciel immaculé d’étoiles. C’est d’ailleurs dans ces moments que la beauté du désert prend tout son sens. Vers deux du matin, le marchand de sable tombe sur les paupières les plus résistantes.



Étape 4. 240 km. Tazarine / Merzouga. »Merzouga, nous voilà ! » Une spéciale qui crie » À l’abordage ! ». Le départ est donné en ligne avec tous les risques que cela représente. Une fois les motos voguent sur la galère, c’est autour des voitures de border la »Grand voile ! ». Telles des frégates qui quittent le port pour affronter son adversaire, les pirates de la mer de sable se jettent à bras raccourcis sur cette immensité de vagues ondulées. Rapidement, les plus puissants font parler la poudre, laissant derrière eux un nuage de poussière qui retombe pour draper le sol. Du sable et encore du sable qui allait apporter son lot de surprises jusqu’à l’arrivée. Les anciens du Paris-Dakar savent, que le désert, c’est comme la mer, si tu ne le crains pas, ce n’est pas bon, et qu’il ne faut jamais faire confiance au hasard.



Rapidement, les plus puissants font parler la poudre, laissant derrière eux un nuage de poussière qui retombe pour draper le sol. Du sable et encore du sable qui allait apporter son lot de surprises jusqu’à l’arrivée. Les anciens du Paris-Dakar savent, que le désert, c’est comme la mer, si tu ne le crains pas, ce n’est pas bon, et qu’il ne faut jamais faire confiance au hasard.



Tels des flibustiers, tout le monde file pour s’emparer du détroit de Magellan ! Si la grande majorité des concurrents restent prudents sur ces grandes lignes droites, d’autres s’engagent des sauts de Cabri, à l’instar du Range Rover VSD Kappa qui roule comme des tonneaux remplis de vinasse »Secouez-moi, secouez-moi ». Christine et Eric viennent rapidement à leur secours pour vérifier de la bonne santé de l’équipage. Finalement, c’est juste de la tôle froissée. Plusieurs équipages sortent la sangle pour remettre sur pied le Range, après quelques réparations de fortune, le véhicule tout cabossé reprendra la piste, mais, escorté par le Toyota d’Éric Vallée, jusqu’au bivouac de l’Hôtel des Dunes d’Or, à Merzouga.





Finalement, le pari de Benoît Delmas et de Gilles Girousse transforme tous les rescapés en vainqueur. C’est la dernière séance, tout le monde est heureux d’en avoir fini, le désert retrouve son aspect originel, et toutes les marques de fatigues sur les visages sont effacées en quelques minutes. Fini les hostilités, place à la remise des prix dans un décor majestueux des mille et une nuit. L’équipage Toyota Eric et Christine Vallée # 106, termine 11e au classement général de leur catégorie.


Classement général final : Dans la catégorie Rallye-Raid Classique, c’est l’équipage # 330 d’Yvan et Véronique Diard qui s’empare de la plus haute marche du Podium avec leur Toyota HDJ 80. 2e # 333 HDJ 95 Cadoret Yohann / Paulet Ammandine. 3 # 337 Gout Téophile / Delfino Lili. Catégorie Rallye-Raid : 1e # 308 Martinez Nicolas / Forgues Loriane. 2e # Minaudier Loïc / Baud Lucie. 3e # 307 Fraisse Christian / Fraisse Caroline. À moto : 1e # 05 TDM Lepagnot Ludovic. 2e # 02 Enduro TDM De Carcouet Tanguy. 3e # 01 Yamaha XT 550 Boudrez Pieter.




Rendez-vous sur l’espace Dakar-Légend, le dimanche 20 juillet, sur la Pelouse de l’Observatoire de Meudon à partir de midi, pour admirer plusieurs 4×4 de Rallye-Raid, dont la DS de Bertrand Roncin du Paris-Alger-Dakar 1981. Auteur : Gilles David (gd.redaction@orange.fr). Crédit photos : Art Book Racing. Olivier Milon.