L’ASA Picardie accueillait les deux premières épreuves du Championnat de France d’Endurance FFSA de la saison, les 11 et 12 mai 2024 sur le Circuit de Flaucourt. Au programme de cette nouvelle formule, 3 heures de course le samedi et 6 heures le dimanche. C’est donc un plateau renforcé de plusieurs T1 A, de T3 et T4 qui se présentaient pour cette première épreuve du Championnat. Les meilleurs pilotes de cette discipline étaient présents. En novembre dernier, lors des 24 Heures Tout Terrain du Portugal, nous avions rencontré plusieurs pilotes Français présents à Fronteira pour défendre les couleurs.
À Santerre, ils n’étaient pas moins de trente-trois équipages à avoir répondu à l’appel, de Patrick Boutry. C’est sous un beau soleil tant attendu depuis des mois que les premiers de la classe ! allaient s’élancer pour la première épreuve de la saison pour trois heures de course. Dans cette ambiance printanière, l’organisateur et son équipe de bénévoles s’accrochent pour que cette épreuve reste dans le Championnat de France d’Endurance Tout Terrain. C’est tout à son honneur. Bien entendu, comme au Portugal, tous les yeux étaient rivés sur l’équipage du Team Andrade Compétition # 22 MMC Nissan T1A, avec ses trois pilotes aguerris : Alexandre Andrade, Cédric Duplé et Florent Charvot. Dans les grosses écuries d’à côté, il y avait aussi d’autres chevaux de course ! Le # 1 Antoine Galland, Hugues Moilet, Philippe Boutron et Gilles Billaut avec leur Proto Century CR6 FIA. T1 A.
Dans les grosses cylindrers on retrouve l’équipage # 11 Thibaud Darroux et Benjamin Fabre avec leur Can Am MMP T1 A. Mais aussi le Team Mercier # 502 SSV Can Am X3 T3 FIA, pour animer la première manche. Du coup, avec tout ce beau petit monde, elle avait fière allure cette première épreuve 2024.
Les festivités commencent le vendredi par les vérifications administratives et techniques, afin de s’assurer que tous les concurrents pouvaient prendre le départ pour les essais libres, puis chronométrés. Après cette obligation incontournable, le samedi dès 9 h30, tous les concurrents étaient convoqués pour un briefing, au PC course. Ensuite, venait le moment des essais chronométrés et les essais qualificatifs qui permettaient de classer l’ordre de départ, et la mise en grille pour les trois premières heures de course, du top départ de la saison 2024. Quand faut y aller, il faut, y aller, comme le dit très justement Pikatchou, venu faire l’assistance de l’équipage # 83. Les essais qualificatifs se déroulent sur le circuit de Flaucourt, long de 4 kms 440. Sans surprise, les cadors se positionnent au premier plan. Le meilleur temps est attribué à l’équipage # 55 Detienne Alexis/Fredenucci, Buggy Fouquet 3 :05.56.En deux # 1 Antoine Galland 3 :54.242 Century CR6. Trois # 22 Cédric Duplé 3:58.193 Buggy MMC Nissan Andrade Compétition. Le SSV # 11 Can Am MMP de Darroux Thibaud 3 :59.017. Des premiers tours de roues entre les favoris qui vont mettre le feu, à moins que des débutants bien inspirés viennent contre-carrer les ambitions des premiers de la classe ! Ce qui n’est pas le cas du Buggy # 80 qui se paye un tonneau avant d’entamer les hostilités.
1re épreuve. Trois heures. Mario Andrade, donne les dernières consignes à son équipe avant la mise en grille. Sur la ligne de départ de ces trois heures de course, les pilotes sont aussi tendus que leurs amortisseurs ! Dans les stands chacun retient son souffle, car l’angoisse de tomber en panne est omniprésente. Silence, on tourne, lumière, caméras et portables enregistrent le départ en trombe. Le chrono s’enclenche dès 16h45. Scrutant le ciel, tous les managers savent que le plus gros danger, c’est la poussière qui engloutit les écoutilles ! De ce fait, il est difficile de doubler sans prendre de risques, ce qui fait partie des multiples péripéties qui peuvent se produire, au gré des heures passées dans l’habitacle. Coup de théâtre après 20mn de course. Darroux Thibaud # 11, l’un des favoris, rentre avec son SSV au stand avec le pont avant cassé. Idem pour le Buggy Nissan # 111 avec sa boite de vitesse en vrac. C’est aussi la dure réalité de la piste pour le SSV # 1 Can Am MMP, qui lui aussi, rentre au stand. Malheureusement, ils ne sont pas les seuls à subir ce manque de visibilité où la poussière drapait le sol. Une chose est sûre, l’examen est permanant et la remise en question est totale depuis le départ. Devant, la bagarre est intense entre plusieurs SSV # 504 SSV MMP, le # 507 et le # 520. Ces trois véhicules ont décidé de prendre les choses en main, laissant ainsi, à quelques encablures les protos T1 A. Certes le tracé est sillonné de pif/paf, ce qui favorisait les petits véhicules, par apport aux puissants Buggy, qui eux, recherchaient plutôt les grandes lignes droites. En vain.
La sale bête ! Le chat noir que nous avions laissé au Maroc refait surface à Santerre. En effet, deuxième coup de théâtre, la course est stoppée net à 18h45 pour des raisons de détérioration du terrain. Branle-bas de combat, le staff technique contourne l’obstacle en deux trois mouvements. 1h45 plus tard, les moteurs ronronnent à nouveau pour une dernière ligne droite. À l’arrivée de cette première manche du Championnat, le sentiment des pilotes est unanime.
Philippe Fournier # 83 Buggy Nissan << On s’est régalé. Cette année, le circuit est particulièrement très physique. Je me suis fait deux trois peurs, car le tracé est piégeur, avec des gros freinages en courbe >>.
Pierre Vanlauwe # 89 Desert Warrior T1 A << On n’est pas venu pour chercher la médaille du travail, mais pour faire une belle performance. Le plus difficile sur les trois premières heures de course était la poussière qui stagnait au-dessus de la piste. La visibilité devenait de plus en plus difficile >>.
Classement général des trois heures. Le vainqueur de cette première épreuve est le SSV FIA Can Am T 3 # 502 Gilissen Stéphane et Gilissen Killian, du Team Mercier. 2e l’équipage sur SSV Can Am FIA T 3 # 504 Favre Jedidia et Jimenez Kevin. En troisième position, le Buggy Fouquet # 55 T1A, de Detienne Alexis et de Fredenucci Kevin. Les trois équipages étaient dans le même tour.
2e épreuve. Des 6 Heures à un rythme d’enfer. Samedi 12 mai. Les choses sérieuses commencent. Cette deuxième grille est faite en fonction de l’ordre d’arrivée de l’épreuve de veille. Au coup de canon, le départ est donné à 10h00 tapante sous un soleil bleu d’azur. Les spectateurs venus nombreux se rapprochent de la ligne de départ pour assister à une bagarre sans merci. Dès le premier tour, deux SSV prennent le scommandes, le # 504 Favre et le # 502 Glissen, poursuivis par deux Buggys proto T1 A, le # 55 Detienne Alexis et le # 22 Cédric Duplé, du Team Andrade. Mais voilà, le chat a sans doute passé une mauvaise nuit, puisqu’à 10h30, le Buggy T1 # 55 rentre au stand avec une roue crevée, alors qu’il léchait les bavettes arrières du premier de la classe ! L’heure n’était donc pas encore venue de fumer le calumet de la paix entre les favoris, d’autant que derrière les deux SSV de pointe, plusieurs Buggys T1 A partaient à la chasse à courre, en aboyant, aux loups ! Après une heure trente de course, on a droit au bal des éclopés ! Roues arrachées, radiateur percé, marche arrière en chiffon, train avant en vrac… la liste est très longue. KO debout, lors du changement de pilote, Cédric Duplé # 22 et Philippe Fournier # 83 se plaignent de la chaleur de leur habitacle << C’est très compliqué de conduire dans ces conditions, en même temps, on est là pour en baver >>. Côté 4×4, même si la différence de vitesse se fait sentir au gré du temps, leur robustesse évite de s’arrêter plus longuement dans les stands, à l’image des équipages # 301 Doffin Yann Toyota KZJ 95, et du Toyota # 323 Fay Antoine KDJ 95.
Le calme après la tempête. Après de fortes houles dans les stands, la sérénité semble s’installer, même si la meilleure façon de rouler, était de mettre le pied sur le champignon. À une heure de l’arrivée, la stratégie de course prend le dessus. Tout le monde sait que chaque arrêt au stand peut être fatale, même contre les stratégies les plus élaborées des managers. Sur la piste de plus en plus cabossée, certains pilotes scrutent désespérément un passage plus rapide, néanmoins plus dangereux qui peut à tout moment virer au cauchemar. La finale devient une échappée au long court pour les cinq premiers de cette ultime heure de course, qui risquait sans doute de jouer un rôle de juge de paix. Plus le temps passait, plus la tension montait dans les stands. Les mécanos restaient à l’écoute du moindre bruit qui pourrait perturber un passage sous le drapeau à damier.
L’équipage # 55, alors en tête qui a cravaché dur durant ces six heures de folies, désirait ardemment remporter cette épreuve, en espérant tenir la dragée haute au SSV # 502 qui, lui roule le couteau entre les dents, prêt à bondir sur sa proie ! Dans les 30 dernières minutes de course, nous assistons au »bal des changement de pilotes ». Les plus rapides, laissent leur baquet aux plus expérimentés, car l’enjeu, était d’accumuler un maximum de points pour le championnat de France 2024. Les spectateurs ne s’y trompaient pas, puisqu’ils étaient de plus en plus nombreux au bord de la piste pour voir passer les bolides affutés comme des lames de rasoir ! Lucide jusqu’au bout des ongles, le Buggy Fouquet # 55 T1 A s’impose devant un public enthousiasm et ravis d’avoir vécu à une telle bagarre.
Force est de constater que dans cette discipline, une fraction de seconde d’inattention suffit pour perdre le contrôle du véhicule, et que votre adversaire vous assène un coup fatal. Finalement, la bagarre annoncée a bien eu lieu sur cette épreuve, entre les Buggys et les SSV. Du coup, il ne faut pas chercher loin les raisons qui poussent les concurrents à tout mettre en œuvre pour s’inscrire sur les 9 Heures d’Orléans, fin juin. Cette prochaine épreuve du Championnat de France, sent déjà un air de poudre et de revanche. Une choses est sûre, Patrick Boutry et tous les membres de l’organisation (bénévoles, commissaires de course, chronos, dépanneurs, partenaires, responsables FFSA Sylvain Omnes, Roger Soulat…), peuvent être satisfaits de ces deux premières manches du Championnat de France, FFSA.
Mario Andrade # 22 << Pour sa deuxième course, je constate que notre proto a encore besoin de quelques réglages. Nous devons aussi trouver une solution pour refroidir l’habitacle. Malgré tous ces coups de chaud, nous sommes satisfaits du résultat >>
Classement général des 6 Heures. 1er # 55 Detienne Alexis/Freddenucci Kevin Buggy Fouquet T1A. 2e # 502 Gilissen Stéphan/Gilissen Killian Can Am X3 FIA. 3e # 511 Hanot Gaston/Hanot /Hanot Mathéo Can Aml X3 T4 FIA. 4e # 504 Favre Jedidia/Jimenez Kevin Can Am MMP T3 FIA. 5e # 22 Andrade Alexandre/Duplé Cédric/Charvot Florent MMC T1A.
La prochaine épreuve du Championnat de France se déroulera les 28, 29 et 30 juin. 9 Heures Tout-Terrain de l’Orléanais. Contact : asaloiret@gmail.com. Ensuite, 14 et 15 septembre, les 24 Heures Tout Terrain de France à Fontaine Fourches. www.tt24.fr
Auteur : Gilles David (gd.redaction@orange.fr). Crédit photos : Jacques Devisme & J.D Reffait.