16 et 17 septembre.
Pour la trente et unième édition de cette épreuve unique en France, l’organisation accueille comme parrain l’un des plus grands pilotes automobiles français, Henri Pescarolo. Le pilote avait participé à la première édition sur un Nissan T3, en compagnie de Salvator Servia et Thierry Delavergne. Force est de constater, que tous les passionnés connaissent le parcours exceptionnel de ce grand Monsieur. Après des belles performances en Formule 2 et en formule 3, avec un titre de Champion de France F3 en 1967, il sera ensuite sacré deux fois Champions de France des circuits en 1974 et 1978. À partir de cette date, il rejoint le cercle très fermé de la Formule 1, avec Matra.
Avec la marque, il remporte quatre fois les 24 Heures du Mans. Plus tard, on le retrouve sur le Paris-Dakar avec la Range Rover Pacific, que personne n’a oublié. Ensuite, sur la 405 Peugeot Turbo 16. En 2000, il a créé sa propre écurie ‘’Pescarolo Sport’’, où il engage aux 24 Heures du Mans une Courage C52, puis la Courage C60 Peugeot. Début 2011, il créé une nouvelle écurie sous le nom ‘’Pescarolo Team’’. Il détient encore, à ce jour, le nombre de participations aux 24 Heures du Mans, soit trente-trois.
24 Heures Chrono !
Ces dernières années, le Tout Terrain n’avait plus bonne presse, auprès du public et des médias. Mais voilà, le retour aux sources et la nostalgie d’Antan, reprennent du poil de la bête ! avec d’une part la catégorie T2, et d’autre part, avec une nouvelle génération de pilotes, qui commencent à s’imposer dans cette discipline sur des SSV.
N’oublions pas non plus, les nouvelles épreuves inscrites au calendrier FFSA, FIA/FIM.
De quoi ravir tous les passionnés de sport mécanique, venus encourager les 79 équipages alignés sur la ligne de départ, de cette 31e édition. Même si Fontaine-Fourche ne raisonne pas autant que ‘’Le Mans’’. Sur place, il y a un circuit baptisé pour l’occasion ‘’Off Road Stadium’’. Un circuit créé pour la pratique du Tout-Terrain, spécialement construit par la Sté Sofrat, bien connue dans le sport automobile. Finalement, ils étaient plusieurs milliers de spectateurs ce week-end, à avoir trouvé le point primordial du circuit, long de 7,700 kms. Fidèle parmi les fidèle, Didier Richard est prêt à animer avec son micro la course des 24 Heures. Sa connaissance juste et parfaite des équipages, allait d’une manière ou d’une autre, enchanter les spectateurs et les partenaires.
Des Champions de France, en embuscade.
Douze mois se sont écoulés depuis la date anniversaire de la trentième édition de Forcing. Dès le vendredi 15, c’est l’effervescence sur le terrain des 24 Heures. Il faut dire que cette épreuve organisée par Forcing est devenue avec le temps, une course incontournable pour des centaines de pilotes, dont certains, sont inscrits pour le Championnat de France d’Endurance. Séduits par l’appellation ‘’les 24 Heures’’, les amateurs viennent de toute la France pour se mesurer aux professionnels du Tout-Terrain. Ce mélange de pilotes venus d’autres disciplines : circuit, rallye TT, Karting et rallye-raid, promettait à la lever du drapeau une bagarre sans merci !
Parmi les engagés, il y a dans le Team Buddies/Etruscan, une toute nouvelle pilote. Chiara Corvaja du haut de ses 17 et demi, cette jeune passionnée d’automobile est au volant d’un Toyota KZJ 95 T2 #12, avec Antoine Fay âgé de 21 ans et deux autres pilotes, David Contreiras, Freddy Cannet. Tous sont sous la responsabilité du chef d’orchestre, Riton. Pour ces 4 pilotes, c’est une première. La famille Corvaja et Fay était déjà bien connue en compétition FFSA, Il faut dire que leur père respectif, Christophe et Luca ont été tous les deux, Championnat de France « Quelle fierté pour nous de voir nos enfants se jeter dans la gueule du loup, devant des milliers de spectateurs ».
Dans la même écurie se profile deux autres véhicules. Un SSV T3 Can Am X3 #94, conduit par : Lucas Corvaja, Christophe Fay et Ruy Santos, tous les trois Champion de France. Le troisième véhicule est un Toyota KZJ 95 T2 #93, qui lui est aussi piloté par trois Champions de France : Lucas Beurois, Nicolas Falloux et Yann Doffin. Autrement dit, sur les neuf pilotes de cette écurie, on retrouve six couronnés.
Mais attention, en T2, il y a le redoutable équipage Toyota KDJ90 #33 du Team ‘’A Don Médoc’’, avec comme pilotes, Emmanuel Esquieu/Pascal planete/Gaël Robic, ainsi, que l’expérimenté du Dakar, l’ami Roger Audas. Dans la même équipe, on retrouve la fameuse Mamy Toyota BJ71 # 48 (ex : Fournier), conduite par le couple Marie-Aline et J. François Ryo, avec deux autres pilotes, Pierre Lhote et Jérémy Roiseux. Il faudra aussi compter sur le Mitsubishi Pajero de Gilles Clocher #106 et le Bowler Wildcat T1 # 62, d’Alain Coquelle (Cars Arras).
Un petit coin de paradis, sans parapluie, en Seine et Marne !
Lors des essais chronométrés, la pole position est remportée par l’équipage # 1 Buggy Fouquet 3 :55.529, en deuxième #15 Buggy Fouquet 3 :56.924 et en troisième #55 DS Racing Nissan 3 :58.637. Le briefing d’avant course se déroule devant plusieurs centaines de pilotes et de spectateurs. A 14h00 tapante, Henri Pescarolo lève le drapeau. C’est parti pour 24 heures. Coup de théâtre, après 30 mn de course, le SSV #120 de Reynald Privé rentre au stand. La sanction est sans appel, le moteur est HS.
La joie du départ est vite remplacée par une grande déception, qui envahie le reste de l’équipe. Les visages se referment en pensant à tout le travail accompli avant l’épreuve. Après 2h30 de course, le Champion d’Europe Quad Cross, Jérémie Warnia fait tout de suite parler la poudre, obligeant ses adversaires à suivre le rythme imposé de son Buggy Fouquet Nissan. Il envoie du bois, le garçon !
L’arène des gladiateurs !
Impatiente de monter dans le baquet, Chiara Corvaja se prépare à prendre le relais pour s’accrocher au volant du Toyota. C’est un événement pour l’ensemble de l’équipe. Le casque sur la tête, elle est particulièrement concentrée pour aborder ce moment tant rêvé depuis des années. Les photographes en profitent pour immortaliser cet instant, qui restera gravé dans la mémoire des parents. Sans s’occuper de l’entourage. Chiara s’élance à bras raccourci dans l’arène des gladiateurs sur sa première expérience. C’est sous le regard admiratif de ses parents, que le véhicule disparaît dans un nuage de poussière, pour deux heures de solitude. Deux heures plus tard, Chiara rentre au stand. Satisfaite d’elle et de la bonne tenure du véhicule, cette première expérience est encourageante pour toute l’équipe. Cette fois, on sent bien que la jeune femme est comme un poisson dans l’eau dans cet exercice. À sa descente du véhicule, Chiara nous confie «Comment vous dire ? C’était comme un baptême du feu, quelque chose de fort et intense ».
Silence, on tourne, lumière, caméras, portables…
La nuit, tous les chats sont gris, mais peu importe que le chat soit noir ou gris, le principal, c’est qu’il attrape la souris ! La piste devient aussi éclairée que l’avenue des Champs Élysées. La conduite est de plus en plus difficile grâce à cette influence des mille et une nuits. Ça crépite aux quatre coins du circuit, les phares se croisent et s’entrecroisent pour le bonheur des spectateurs. Dans les stands, à la nuit tombée, c’est l’anthologie qui fait office de système D. Passant par des recherches de gougeons, d’une aile, d’un phare, d’un bout de durite… De ce fait, les stands prennent des allures de camp retranché. Les lampes frontales des mécanos sont prêtes à bondir sur une voiture, pendant que les autres pilotes fatigués se glissent dans les duvets, pour une nuit douce, néanmoins brillante et éclairante, par les groupes électrogènes qui vont rugir, jusqu’à l’aube.
L’empire contre-attaque.
Le SSV RM Sport de série de l’équipage #75 Can Am X3 Delphine Crosse/Pascal Rollet/ Jean-Philippe Béziat, reste en attente, à quelques encablures du véhicule premier du groupe. Le SSV #100 de Michel Salvatore/Tony Salvatore/Patrick Martin/ Jérôme Naquart. Michel Salvator a déjà remporté cette épreuve. L’équipage #38 Can Am X3 de Luccini/Barré/Bauer espère bien remonter le puissant Buggy CR6 #59, de Galland/Mollet/Boutron/Billaud. Remis de ses blessures du Dakar en Arabie Saoudite, tout le monde était heureux de retrouver Philippe Boutron. Entre deux relais, il nous confie vouloir repartir sur la prochaine édition. Le SSV Can Am X3 MMP # 46, Julien Renaudin, Gaétan Dejoie/Alexandre Fournier et Antoine Fournier. Tels pères, tels fils. Peu d’arrêts au stand et vitesse maximum. Comme leur père Patrice Renaudin et Philippe Fournier, les fils préfèrent adopter une discipline sans faille, mettant tout en commun pour affronter le moindre duel. Visiblement, ces jeunes pilotes préfèrent la bataille, plutôt que la négociation.
L’opération Léontine. Chérubin appel poussin bleu !
Branle-bas de combat à une heure de l’arrivée. Ces 23 heures passées dans l’habitacle commencent à peser sur les avants bras et les paupières. C’est une échappée au long court dans cette ultime heure de course pour les premiers au classement général. Ils sont remontés comme des coucous ! Même si Mais la gourmandise n’est pas un défaut, et on ne va tout de même pas en faire un plat !
Les deux Fouquet Nissan désirent ardemment remporter cette épreuve. Une chose est sûre, il n’y a pas de hasard dans le sport automobile, puisque le hasard ne peut être que la cause ignorée d’un effet connu. L’expérience de l’équipage #55 Buggy Nissan d’Alexis Detienne/Stéphane Duplé/Loïc De La Taste, et Yves Tartarin, n’a pas dit son dernier mot. Mille sabords, de tonnerre de Brest. Connu comme le loup blanc, motivé et déterminé, Yves Tartarin a bien l’intention de monter sur le podium. Parole de flibustier.
Clap de fin
Dimanche 14 Heures, le drapeau à damiers flotte fermement devant le vainqueur, et soulage ainsi, tous les rescapés de cette 31e édition. Pour Chiara Corvaja, c’est une grande satisfaction en ouvrant son compteur à la 41e place, sous les applaudissements du public, avec le sentiment du travail accompli. Félicitations aux jeunes mariés. Delphine Crosse et Pascal Rollet remportent la catégorie SSV de série avec leur Can Am X3. Ils étaient associés à Jean-Philippe Béziat.
Une météo radieuse, un beau plateau, beaucoup de spectateurs et un terrain parfaitement adapté à la pratique du Tout-Terrain. Par conséquent, il ne faut pas chercher loin les raisons qui poussent les concurrents à tout mettre en œuvre pour revenir l’année prochaine. Après 24 heures d’une bagarre acharnée avec le Team À Donf Médoc, le titre de Champion de France T2 revient à l’équipage #93 (Etruscan Team 92) Toyota KZJ 95 : Yann Doffin, Lucas Beurois, Nicolas Falloux.
Classement général :
1 #1 Fouquet/Martin/Bujon/Ceccaldi. Fouquet Nissan (T1)
2 #15 Cassède/Pisano/Warnia/Aires. Fouquet Nissan (T1)
3 #55 Detienne/S. Duplé/De LaTaste/C. Duplé/Tartarin. Nissan (T1)
4 #59 Galland/Moilet/Boutron/Billaut. Century CR6 (T1)
5 #38 Lucchini/Barré/Bauer. SSV Can Am X3 (T3)
6 #3 A. Fourmaux/M. Fourmaux/Locman. Can Am Maverick (T3)
7 #44 Renaudin/Dejoie/A. Fournier/A. Fournier. Can Am MPP (T3)
8 #25 Cutajar/Moutinho/Charmasson/Favre. Can Am X3 (T3)
9 #36 Perreau/Brouard/ Bleuart/Bonnefils. Can Am X3 XRS (T3)
10 #5 Darroux/B. Favre/J. Favre. Can Am MPP (T3)
Article : Gilles David
Crédit Photos : Art Book Racing. Olivier Milon