Les 29 et 30 juin dernier, s’est déroulé la deuxième manche du Championnat de France Tout-Terrain d’Endurance FFSA, sur le terrain Militaire de la Grémuse, à Ardon/Olivet. Nous avions quitté les concurrents au mois d’avril, lors des 9h 00 de Santerre, où les SSV avaient laissé passer la victoire. Ici, sur cette piste détrempée, les SSV ont la ferme intention de prendre leur revanche. 27 concurrents allaient donc se disputer cette deuxième manche du Championnat de France d’Endurance. Parmi les prétendants dans la catégorie SSV, figure le Team Mercier Racing avec trois véhicules T3 de pointe, spécialement préparés pour remporter l’épreuve # 502, # 511, # 512. Ce n’est pas l’avis du # 516 Can Am Maverick FIA T3, de l’équipage Roman Locman / Maxime Fournaux, ainsi que des deux SSV Can Am T3 et T1A, # 507 et 531 du Team MMP. Dans la catégorie 4×4, nous retrouvons le # 304 KDJ 90 T2 du Team Adonf Médoc, que nous avions laissé en mauvais état au Portugal.
C’est donc un véhicule remis sur pied qui allait s’élancer pour barrer la route à l’autre Toyota # 323 T2 KDJ 95, d’Antoine Fay. En revanche, dans la catégorie phare T1A, les deux Buggys Fouquet # 111 et 146 ne devraient pas être inquiété par la concurrence. Fidèle au Championnat de France, le # 204 la 4L MONCE de la famille Sellier, viendra certainement jouer les troubles fête en T1B. Si nous devons nous attarder sur le véhicule qui fait l’unanimité, c’est bien le Lada Niva de l’écurie 4X4 Proto Racing. Comme au bon vieux temps, la Lada avait revêtu ses plus beaux habits, pour l’occasion.
Malgré toutes les forces vives en présence, la saison 2024 d’Endurance Tout Terrain semble connaître un peu de difficulté pour faire venir plus de participants. Il faut dire que le Championnat se déroule uniquement sur trois épreuves. C’est donc un peu maigre pour attirer le chaland ! Autrement dit, les spectateurs. Les efforts de la Fédération Française, l’augmentation de trois heures de course, ainsi que l’appel de Roger Soulat et de Gilles Roux, force est de constater que les concurrents ne se bousculent pas. Peut-être plus attirés par l’appel du désert ? Il faut aussi tenir compte de la conjoncture économique, qui joue probablement un rôle important dans le choix des dépenses de fonctionnement, des écuries. Mais aussi, le problème des brides qui empêchent plusieurs dizaines de concurrents de s’inscrire au Championnat de France d’Endurance » laissez-les respirer ! ». Ne faudrait-il pas créer une catégorie »Open » ? Même si l’aventure n’attend pas, tout ceci mis à bout à bout, les difficultés sont de plus en plus visibles pour mettre sur pied ce genre d’épreuve. C’est donc un véritable casse-tête pour les organisateurs de maintenir cette discipline.
Sprint ou Endurance ? il va falloir choisir sur ce parcours de quatre kilomètres.
Coincée entre les 9 heures de Santerre et les 24 Heures TT de France, l’épreuve allait tenir toutes ses promesses. Il suffisait de regarder le niveau de préparation des véhicules, pour deviner le futur combat qui s’annonçait sans merci ! Après les pluies diluviennes de ces dernières semaines, le terrain s’était vite asséché en quelques jours. D’ailleurs, l’équipage du SSV # 591 Can Am Maverick T3 de la famille Gras, composée de Jean-Pierre, Guillaume, Laurent et de Matthieu Rivet craignait des fortes pluies, ce premier jour de course.
Le samedi, tout est permis !
C’est donc sous un ciel mitigé, néanmoins sec que les premiers de la classe ! s’élançaient dès 10h00, pour 1h30 d’essais chronométrés. Le chat noir, que nous croyons avoir laissé au Portugal, refait son apparition dès les premiers mètres dans le SSV Can Am X3 # 502, du Team Mercier Racing. La sale bête ! À peine élancé dans le petit bois pour éviter un trou, le SSV se laisse embarquer dans d’importantes saignées. Le constat est sans appel. Train avant arraché, retour au bercail ! après 2 mn de roulage. Le meilleur temps de ces essais est réalisé par le SSV Can Am # 543 Darroux / Favre, en 3 : 39. 441. La messe est dite. Pas le temps de respirer, puisqu’il est midi, les essais qualificatifs reprennent avec force et vigueur, pour un seul tour, et un seul pilote par Team.
Ces qualifs permettaient de dessiner la mise en grille de départ de cette première manche, étalée sur trois heures de course. Qand faut y aller, faut y aller ! Cette fois, on est dans la gueule, du loup. Les festivités démarrent à 16h45 avec un départ arrêté, suivant l’ordre de classement des essais qualificatifs. Au premier plan, on retrouve le SSV # 543. Darroux / Favre. Fort de leur temps, les deux compères avaient bien l’intention d’enfoncer le cloud dès les premiers tours de roues. Dans la catégorie 4×4 T2, Pikatchou, manager du Team Adonf Médoc motive ces deux pilotes de pointe « Les gars, je compte sur vous pour rouler proprement, car en septembre, nous avons les 24 Heures TT de France, et nous aurons besoin de toutes nos capacités pour remporter le T2, en fin de saison ». En attendant le top départ, chacun est à sa place. Les commissaires de pistes et les chronométreurs se mettent en poste afin d’orchestrer une symphonie, réglée comme du papier à musique !
Allez les gars, il va falloir en mettre un coup !
À 16h45, le directeur de course donne le top, et c’est parti pour le SSV Cam Am MMP # 543. Derrière, deux autres Can Am, le # 404 et le # 516. À quelques encablures, le Buggy Fouquet Nissan # 111 qui, lui, n’a pas l’intention de laisser filer à l’Anglaise, ces petites bêtes féroces. Boum-badaboom, au deuxième virage, le SSV Polaris # 404 de l’équipage Fleouter / Mauborgne part en tonneaux. C’est du brutal ! le véhicule est définitivement détruit. Par chance, le pilote ressort du véhicule sans blessure. Après 20 minutes de course, deuxième coup de théâtre, le SSV MMP leader # 543 perd une roue.
Le pilote est donc forcé de rentrer au stand en remorquage, au moment où les premières gouttes de pluie font leur apparition, sur la piste. Roman Locman en profite pour une échappée au long cours. Comme un malheur n’arrive jamais seul, la Lada Niva est aussi contrainte de rentrer au stand pour une opération à cœur ouvert ! Devant, entre les trois premiers, c’est une bagarre à fleuret moucheté entre SSV. Coté 4×4, le Toyota # 304 du Team, Esqiueu / Debuisme s’empare du meilleur temps. Pour le plus grand plaisir des spectateurs, la Lada Niva retrouve la piste 17h40. La poudre à parler, après une heure de course, le Fouquet Nissan # 111 T1A d’ Arnaud Euvrard, impose un rythme d’enfer à ses adversaires 3 : 59.246. Derrière lui, 11 SSV déchainés qui crient au loup ! À l’abordage, à l’abordage… Aussitôt dit, aussitôt fait, il ne reste 30 mn pour boucler cette première manche de trois heures. Tous pour un, un pour tous. Quelques minutes plus tard, sept SSV reprennent les commandes, laissant ainsi le Fouquet Nissan # 111, à un tour. Quant au Team Masson, leur Cox Bugster # 201 rentre au stand pour une réparation de fortune, à huit minutes de l’arrivée.
Classement final des trois heures : 1 # 516 Locman Roman / Fourmaux Maxime Can Am Mavrick. T3 FIA. 2 # 512 Destringuez Jérôme / Ceccaldi Jean-Luc / Rogue Charles Can Am X3. T3 . 3 # 511 Hanot Gaston / Hanot Maxime / Hanot Méthéo Can Am X3. T3. 4 # 571 Favre Corentin / Favre Loic / Can Am X 3. T3. 5 # 531 Fournier Claude / Dupouy Sébastien / MMP Can Am Rotax. T1A FIA
Qu’est-ce qui fait courir les filles ?
Si nous voyons de plus en plus de pilotes féminines en Rallye Raid, c’est beaucoup plus difficile de les voir sur les épreuves du Chapionnat de France d’Enduance. Sur cette course, il y avait un équipage 100% féminin, Adeline et Céline au volant de leur Can Am # 570 X3. Deux nanas qui ont déjà une belle expérience en course. Céline travaille dans le secteur de l’immobilier. Elle a participé à deux Rallyes de Princesses, aux 24 Heures TT de France, aux 9 heures de Santerre, et aux 9 Heures de d’Orléans. Adeline. Docteur dans le civil est une cette compétitice a un palmarès déjà bien rempli : 5 Rallyes de Princesses, 1 Dakar Classic 2022 avec l’ex ML Mercedes (GO) de J.P Strugo, 3 Trophée des Glaces, 5 Neige et Glace, 3 TransMaroc, 1 Tour de Corse, 3 Trophée des Alpes, 1 Rallye de Monte Carlo Historique, 1 Rallye du Var, aux 24 Heures TT de France, 9 Heures de Santerre et 9 Heures d’Orléans. « Hier après-midi, ce qui m’a impressionnée, c’est la violence du départ, surtout lorsque j’ai vu le SSV # 404 faire plusieurs tonneaux juste devant moi, du coup, ça m’a refroidi ».
On remet les pendules à l’heure, pour les 6 heures.
Dimanche 30 juin. Non partants : # 570, # 111, # 404. Après une nuit bien humide, la deuxième manche allait démarrer sur un sol glissant et pâteux. Dans les stands, ça sent bon l’odeur des croissants chauds et du café grand-mère ! Le départ est prévu à 10h00, ce qui laissait un peu de temps aux mécanos pour finaliser les derniers réglages. En première ligne, il y a le SSV # 516 de Locman et le SSV # 512 de Ceccaldi, tous deux prêts à en découdre. Dans quelques fractions de secondes, c’est un départ arrêté sous les yeux des spectateurs. Au coup de clairon du directeur de course, les deux protagonistes partent comme des balles, au coude à coude, dès la première courbe. Des vagues d’eau se soulèvent devant les deux véhicules qui plongent les yeux fermés dans les profondeurs du ‘’Grand Bleu’’. Finalement, on a évité de justesse le froissement tôle entre les deux leaders.
Dès les premiers tours, on assiste à une bagarre à couteau tiré de plusieurs flibustiers qui partaient à la conquête du Détroit de Magellan. Ohé du bateau, ça va tanguer ! Derrière, les autres concurrents se jettent aussi à bride abattue sur cette piste glissante à point, pour une chevauchée fantastique, qui allait tenir en haleine les badauds ravis de voir s’affronter les meilleures de cette discipline.
Mais voilà, les ennuis commencent pour la Twingo # 76, contraint de jeter l’éponge à cause d’une transmission cassée. Pour la Cox # 201, c’est son train arrière qui casse, seule issue, l’abandon. Devant, le classement est chamboulé. Le SSV # 516 de Locman rentre au stand pour changer un amortisseur, laissant ainsi sa première place au SSV # 512 de Ceccaldi, suivi d’une minute par le SSV # 507 de Moutinho. Après une heure de course, les cinq SSV de tête ne cessent de jouer au chat et à la souris, ce qui promet pour la suite. Heureusement, le soleil refait surface, les écuries en profitent pour faire des changements de pilotes, mais aussi, pour enlever les kg de boues collés sous les bas de caisse.
À mi-course, la bagarre est toujours aussi visible. Le SSV # 512 tient toujours la dragée haute au # 516 de Locman. Quant à Maxime Hanot # 511, il reste en embuscade, au cas où. À cette heure précise, plus personne ne devrait inquiéter la suprématie des SSV. Même si le Fouquet Porsche T1 A # 146 de Chris et Jean Beheregaray, bondi comme un Cabri et se bat comme un beau diable pour remonter, la tâche semble difficile compte tenu des forces Can Am, en présence. Plus on s’approche de la roue de la fortune ! plus le rythme est élevé.
Une chose est sûre, les teigneux se retrouvent entre eux pour s’expliquer en famille. Pour le plus grand plaisir des spectateurs, tout le monde constate que trois SSV envoient du bois, le # 516, le # 502 et le # 512. Finalement, dans la dernière heure de course, nous voilà revenus dans l’arène des gladiateurs. Plus on s’approche de 16 heures, plus il règne une atmosphère de premier opéra, où ce sont maintenant les musiciens qui donnent le ton !
Côté 4×4, le # 306 Land Rover Aubert Frédéric / Remoussin Jason, l’équipage remporte la catégorie T2. L’équipage # 89 Pierre Wanlauwe / Hervé Quinet / Didier Cossus du Team Désert Warrior, termine à la douzième place. Dans le stand du Team Adonf Médoc, il règne une sérénité rodée à toute épreuve. Thierry Mercier (Pikatchou), avait annoncé la couleur « Nous sommes venus ici, pour préparer les 24 Heures TT de France, peu importe les petits bobos, nous y ferons face ». Tout est bien qui fini bien, puisque l’équipage passe la ligne d’arrivée. Rendez-vous pour la troisième manche du Championnat, les 14 et 15 septembre. Circuit de Fontaine Fourches (77). Contact 24 Heures TT : thomas@tt24.fr
Lors des 24 Heures Tout Terrain de France, un hommage mérité sera rendu à notre copain René Metge. Nous vous attendons nombreux. Gilles David.
Classement général. Sans surprise, le premier à passer sous le drapeau à damier à 16 h00, est le SSV Can Am # 512 de l’équipage Destringuer Jérôme / Ceccaldi Jean-Luc / Rogue Charles, de l’écurie Mercier Racing. Clap de fin : Classement général : 1 # 512 Jérôme Destringuer / Jean-Luc Ceccaldi / Charles Rogue Can Am X 3 T3. Team Mercier Racing. 2 # 516 Roman Locman / Maxime Fourmaux Can Am Maverick T3 FIA. Team Qud Bike Evasion. 3 # 502 Stéphan Gilissen / Killian Gilissen Can Am X3. T3 FIA. Team Mercier Racing. 4 # 511 Gaston Hanot / Maxime Hanot / Mathéo Hanot Can Am X3 T3. Team Mercier Racing. 5 # 543 Thibault Darroux / Benjamin Favre Can Am MMP T3 Fia. Team Cap Off Road.
Auteur : Gilles David (gd.redaction@orange.fr). Crédit photos : Jacques Devisme.