
Le deux mars dernier, Gérard Bougoin nous quittait à l’âge de 85 ans. Pour beaucoup, l’homme était connu pour son engagement envers l’AJ Auxerre qu’il a dirigé durant des années, puis pour son rôle de président de la ligue professionnelle de football, de président du groupe Duc de Bourgogne et pour son engagement politique. Mais, peu de gens connaissaient sa passion pour le Sport Automobile Tout-Terrain.


Devenu sponsor du Buggy de Jean-Louis Schlesser, Gérard Bourgoin fait ses premiers pas dans le sport automobile. Un an plus tard, Gérard Bourgoin décide de créer sa propre monture sous le nom ‘’DUC-Z’’ et devient constructeur de Buggys de course. L’équipage Bourgoin / Alcaraz termine 34ᵉ sur le Paris-Dakar 1993, et 1ᵉʳ de la catégorie Diesel 2 RM. Quelques mois plus tard, en collaboration avec Renault et Sera, les ingénieurs travaillent sur un nouveau projet ‘’Conception Prototype Bourgoin’’. Un buggy avec un moteur central de R 21 Turbo qui est un dérivé du premier buggy ‘’Schlesser’’, qui, lui, était équipé d’un moteur Porsche. Finalement, le projet sera abandonné pour laisser place à trois autres Buggys Proto 2 RM baptisés « DUC-Z ».


Des véhicules de course construits dans les ateliers de Chailley. Montés sur un châssis tubulaire, équipés d’un moteur central AR inversé de 300 ch, pour un poids de 1 350 kg. À peine sortis des ateliers de Chailley, Gérard Bourgoin avec Jean-Pierre Cottret, et Jérôme Rivière avec Philippe Monnet s’engagent sur le Rallye des Pharaons. Les essais se multiplient sur différentes courses, dont la Montée de l’Olympe à Val-d’Isère. Le nouveau Buggy de Jérôme Rivière ‘’DUC-Z’’ se positionne à la deuxième place au classement général.


Pour le plus grand plaisir de cette nouvelle écurie, Alain Prost accepte de parrainer l’équipe ‘’DUC-Z’’.

C’est le grand saut ! En 1994, Gérard Bourgoin engage deux Buggys Proto ‘’DUC-Z’’ sur le Paris-Dakar-Paris, avec deux camions Perlini d’assistance ‘’Rose bonbon !’’ Le premier Perlini était conduit par René Metge et l’autre par Jacques Marvy, pour rivaliser avec les écuries de pointes qui sont Citroën, Mitsubishi et les Buggys Schlesser. Ces deux pilotes de camion avaient chacun de leur côté gagné les 24 Heures du Mans Camion.
Après sa 12e place au classement général du Paris-Dakar 1992, sur un Nissan Dessoude, Jérôme Rivière se voit confier le volant l’un des deux Buggys DUC-Z # 201, avec comme copilote Philippe Monnet. Le 28 décembre 1993, la caravane s’élance du Trocadéro pour 13 379 km. Sur une spéciale en Afrique de 138 km, Jérôme Rivière marque les esprits, puisqu’il fait le scratch au nez et à la barbe des Citroën et des Mitsubishi. En deuxième position, on retrouve l’équipage # 203 Wambergue / Cottret. C’est donc un doublé pour cette jeune équipe.


Des galères, ils en ont vécu, mais, au terme de ce Paris-Dakar-Paris apocalyptique, l’équipage # 203 Wambergue / Cottret monte sur la 3ᵉ marche du podium et l’équipage # 201 Rivière / Monnet termine 7e au classement général. Qui n’a pas oublié les andouillettes grillées au Chablis sur le Paris-Dakar-Paris, ou encore lorsque Gérard Bourgoin est venu nous rejoindre en Jet privé sur un bivouac en plein désert de Gobi, avec des jambons de Montage et des cigares ? pour des moments de complicités. Tous les copains du Paris-Dakar ont une pensée particulière pour toute la famille de Gérard Bourgoin. Repose en paix Gérard, et salut pour nous tous nos potes. Auteur : Gilles David (gd.redaction@orange.fr). Crédit photos : Maindru, DDPI, dakardhier.