Journaliste de métier, Gilles Mallet a marqué l’histoire de la moto. Après avoir quitté Moto Revue, il intègre Moto Journal dans le début des années 70, un Magazine plus en phase avec son inspiration de motard. Après les manifestations de mai 68, la jeunesse avait besoin de respirer l’air pur, si compressé en villes urbaines. Un besoin d’évasion pour retrouver la nature et ses chemins trialisants. D’où l’expression ‘’se mettre au vert’’ ! Puis, le Pionnier de l’histoire intègre la rédaction des éditions Larivière et convainc la direction de créer le mensuel ‘’Moto Verte’’, en 1974.
Depuis cette date, Gilles Mallet devient la référence ‘’Monsieur Moto’’, du Tout Terrain. Dénicheur de talents, il repère rapidement des journalistes passionnés pour l’épauler : Jean-Louis Bernardelli, Eric Breton, Renaud Marchand, Didier Coste et aussi, le dessinateur Yann Renauld. À cette époque, toute la rédaction aspirait profondément à pousser les lecteurs à rouler en Tout Terrain, et peu importe l’endroit, du moment que l’environnement est respecté.
Deux ans plus tard, il rencontre Jean-Claude Bertrand, un homme avec un caractère bien trempé, qui est la recherche d’une nouvelle idée, d’évasion. Il lui parle de son projet d’un rallye en Afrique, qui relierait Abidjan à Nice (Côte-Côte). Gilles Mallet est enthousiasmé à cette idée.
Partir avec Jean-Claude Bertrand pour découvrir d’autres civilisations, bivouaquer au pied d’un bon feu, manger avec ses mains et se retrouver entre potes, Gilles Mallet en rêvait depuis longtemps. À cette époque, Jean-Claude Bertrand vivait à Abidjan. Il connaissait comme sa poche le désert du Ténéré et du Niger. Finalement, Gilles s’engage sur une Honda 250 XLR, avec laquelle, il remporte la première édition du premier Rallye Africain. Malheureusement, sur la première édition de 1976, deux motards trouveront la mort. Gilles Mallet en fût très déstabilisé. Il comprendra rapidement que la pratique de la moto en Tout Terrain était très dangereuse et cruelle à la fois. Conscient du danger, Gilles Mallet disait à qui veut bien l’entendre, qu’il fallait être bien préparé, physiquement et moralement pour affronter toutes ces pistes piégeuses.
C’est cette là, qu’il rencontre un jeune motard, dénommé, Thierry Sabine. Thierry s’égare, meurt de soif et d’épuisement plusieurs jours. La suite, nous la connaissons. Une chose est sûre, Jean-Claude Bertrand avait mis tout en œuvre pour retrouver le pilote sain et sauf. Cette histoire marquera définitivement l’histoire des Rallyes-Raids et du Magazine ‘’Moto Verte’’, mais aussi de la carrière journalistique de Gilles Mallet. Très ami avec Jean-Claude Olivier (motard chez Yamaha), Gilles Mallet partageait avec lui le goût de l’aventure et de la compétition. Adieu l’artiste.